Paru dans Business kech en septembre 2017
Par Nizar El Mazouni
Mercredi 16 août 2017, Mohamed Zkhiri nous a quittés dans
ses 67 ans. Le Maroc entier se trouva solidaire, pleurant la perte de l’un de
ses grands noms, un homme qui offrit toute son âme à sa patrie et qui y gagna
sa place parmi les éternels de ce pays, car le corps faillit mais le nom survit.
Zkhiri faisait partie de ces esprits simples et raffinés, il
appréciait la bonne compagnie, et par-dessus tout celle de ses proches, amis et
famille. Sociable par nature, il imposait, par son charme et son charisme,
respect et admiration parmi tous ceux qui le connaissaient, de loin ou de près,
il est d’ailleurs décrit par son entourage comme étant quelqu’un de discret,
serviable au grand cœur doté d’un tempérament calme et serein.
Il laissa son empreinte dans des domaines très divergents
les uns des autres, tels que la diplomatie, l’agriculture bio, la presse
électronique et l’embellissement des cimetières.
Mohamed Zkhiri est né à Marrakech en 1950, il y fait ses
études, primaire et secondaire. Il poursuivit ensuite son parcours à Rabat où
il recueillit une licence en sciences politiques. Et c’est à New York qu’il
achèvera ses études.
De retour au Maroc, en 1977, il intégra le ministère des
affaires étrangères. En quête de plus d’épanouissements et d’expériences, le
jeune homme quitta l’administration et s’en alla à Munich où il occupa le poste
de représentant du port de New Orléans en Europe, en Afrique et au
Moyen-Orient.
En 1986, Zkhiri revient au Maroc, plus déterminé que jamais
à laisser libre cours à sa créativité. Il voulait tenter un concept tout nouveau
à l’époque, la table d’hôte. Il était l’un des premiers à créer un
restaurant-maison au cœur de la médina de Marrakech. Yakout avait alors vu le
jour, elle est devenue l’une des tables les plus prisées de la ville ocre, du
royaume même.
Sans l’aide d’aucun ministère, ni d’aucune institution,
notre patriote s’engagea aussitôt dans une œuvre grandiose : la
restauration de la kasbah du Caid Goundafi.
En bon citoyen, Mohamed Zkhiri consacrera, par la suite, une
bonne partie de son temps au nettoyage et à l’embellissement des cimetières.
« Nos compatriotes qui ont rejoint l’au-delà ont droit à quelques égards.
Les cimetières occidentaux ravissent par la propreté, la verdure et sérénité qui
y règne. Pourquoi priver nos morts d’une telle plénitude ? », dira le
dévoué Zkhiri.
Sans oublier son appartenance au monde des vivants, Mohamed
occupa le statut de consul honoraire du Royaume-Uni au Maroc. Il a d’ailleurs
été derrière l’exploit qui consiste en la transformation de la Grande-Bretagne
en second marché après la France. Il y gagna la gratitude de la reine Elisabeth
qui épingla son torse des insignes de l’ordre de « British Empire ».
Zkhiri a aussi créé le premier magazine électronique anglophone au Maroc (www.yakout.info), qui a pour but de faire
connaitre notre pays au sein du monde anglo-saxon en affichant l’info
nationale.
On trouve aussi sa signature dans les milieux de
l’agriculture bio, autant en fruits et légumes qu’en volailles, et de
l’événementiel, domaines dans lesquels il s’est investi, avec ses propres mots,
« pour le bien du pays ».
Aujourd’hui, l’homme n’est plus, mais son nom demeurera à
jamais gravé dans les mémoires, et son héritage au service de sa patrie.
Adieu Si Mohamed au grand cœur !
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