Introduction :
Des millions d’années avant cela, l’Homme devait déjà constater que les aliments qui ne sont pas consommés rapidement, ne restaient pas en bon état longtemps. Et le mode de vie nomade ne faisait qu’empirer les choses. Il a forcément dû se tourner vers des moyens primitifs pour conserver un peu plus dans le temps ses trophées de chasse si difficilement mérités ! Des enveloppes protectrices des aliments ont été alors improvisées par les chasseurs-cueilleurs. Les moyens de prédilection, alors, étaient des peaux d’animaux, des coquillages et des feuilles. Les historiens estiment que, vers 6 000 av JC, les premiers paniers et céramiques firent leurs entrées. Les Égyptiens de l’antiquité utilisaient les premiers récipients en verre, alors que les Gaulois peuvent se vanter du mérite de l’usage des premiers tonneaux. Les choses commencèrent à devenir sérieuses quand, en 1746, les Anglais sortirent le premier produit emballé sous une marque ! On emballait, ensuite, les produits alimentaires en misant sur les matériaux comme : le bois, le papier et le verre. Le plastique ne fera sen entrée qu’au 20ème siècle. Aujourd’hui même, les choses ne cessent d’avancer. Et avec la promotion récente des produits alimentaires bio, le progrès dans les emballages de ces derniers se trouve à son apogée.
Les questions qui se posent, et auxquelles nous tenterons de répondre dans ce qui va suivre, sont les suivantes : qu’est-ce que l’emballage ? quelles sont ses fonctions quand il s’agit de produits alimentaires bio ? et quels sont les matériaux et techniques adoptés, dans sa conception, à cet égard ?
I) Qu’est-ce que l’emballage ?
1) Définition :
Tout d’abord, l’emballage d’un produit alimentaire, de manière générale, est tout objet destiné à contenir, en premier lieu, le produit en question, il doit ensuite être capable de le protéger de tout facteur susceptible d’altérer sa qualité, à savoir la chaleur ou les microorganismes, il doit aussi permettre sa manutention et son transport du producteur vers le consommateur, et donc éventuellement, un emballage a aussi pour rôle de séduire le potentiel client.
Le terme d’emballage implique aussi la définition, plus générale, de l’opération qui consiste en la fabrication du contenant dont il est question, et donc, par extension, l’ensemble des moyens et méthodes utilisées à cet égard.
2) Les niveaux d’emballage :
Les termes techniques prêtent parfois à confusion, il arrive qu’on emploie un terme à la place d’un autre quand une parcelle de différence gouverne les deux définitions. C’est notamment le cas des différents niveaux d’emballage. Ainsi, il existe l’emballage primaire, appelé aussi le conditionnement, il s’agit de l’enveloppe directement au contact avec le produit alimentaire. Ensuite, vient l’emballage secondaire, il est question de mettre les produits en coli. L’emballage tertiaire est un emballage qui regroupe plusieurs emballages secondaires. Les emballages secondaires et tertiaires n’améliorent en rien la conservation biologique des aliments, ils ont un rôle, surtout, logistique.
II) Fonctions de l’emballage des produits alimentaires bio :
Comme vu dans la définition de l’emballage, celui-ci peut avoir nombreuses fonctions. Selon leurs natures, on peut les classer en deux catégories :
1) Les fonctions techniques :
Elles sont celles qui entrent dans la conception technique de l’emballage ainsi que dans les propriétés protectrices et conservatrices de l’aliment.
· Contenir le produit :
Probablement la fonction la plus évidente, il faut un récipient pour le produit, un contenant pour le contenu ! Le type d’emballage dépendrait de nombreux facteurs, notamment la nature et les dimensions du produit. Contenir le produit alimentaire contribue aussi à la manutention et au transport ! Il est dur d’imaginer une autre façon de transporter un aliment sans le contenir. Sur ce point, il n’existe pas différence notables dans les principes utilisés entre un produit alimentaire normal et un autre dit « bio ».
· Protéger le produit :
Emballer un produit destiné à l’alimentation est une affaire plus délicate qu’emballer un produit non alimentaire. Et s’il se trouve que ce produit, en plus d’être alimentaire, est bio, alors l’affaire d’emballage devient encore plus sensible. Les produits bio ne contiennent, généralement, pas de produits chimiques, l’emballage, à son tour, ne doit pas faire passer de substances chimiques à l’aliment.
L’emballage a pour mission de garder le produit en bon état de sa sortie chez le producteur jusque chez le consommateur et encore plus !
Ainsi, il doit protéger l’aliment de l’écrasement et du vol, notamment en utilisant des labels d’inviolabilité spéciaux qui indiquent si l’emballage a été ouvert. Il doit aussi le protéger de menaces plus sournoises : à savoir les microorganismes, les rayons du soleil qui peuvent altérer sa qualité et sa valeur. L’emballage est une sorte de barrière entre le produit est le milieu extérieur. Il empêche la contamination des aliments, point encore plus important quand on a affaire à des produits alimentaires bio. En effet la certification « bio » n’est pas chose donnée, il faut remplir nombre de critères pour pouvoir la mériter.
2) Les fonctions d’information :
L’emballage est aussi une interface de communication entre le producteur et le client. En effet, le consommateur peut y trouver toutes sortes de messages et d’informations. Selon la nature, justement, de ces messages, on peut classer ces informations, à leur tour en deux catégories :
· Les « informations » :
Elles comportent des informations obligatoires, comme la dénomination, d’autres facultatives, mais qui jouent un grand rôle dans le gain de la confiance des clients en jouant sur la transparence.
· Les informations commerciales :
Elles peuvent passer par les couleurs, les formes ou encore les slogans. Elles sont tout message susceptible de séduire et persuader le client d’opter pour le produit en question.
La promotion, à travers l’emballage, passe par 4 étapes :
- Le repérage : il faut savoir sortir du lot, impressionner et attirer l’attention. Cela peut passer par une forme d’emballage non conventionnelle, un peu « tape à l’œil » ou encore des couleurs peu usuelles. Seulement attention ! Ces astuces sont une pièce à deux facettes, leur usage doit être sage et tempéré, si un peu de démarcation peut être bénéfique, un excès peut s’avérer au contraire néfaste.
- La séduction : un aspect très subjectif de la stratégie commerciale. Sur ce point, il faut faire preuve de bon sens, savoir marier les couleurs et miser sur la cohérence.
- L’identification : ceci représente le point le plus important et le plus intéressant quand il s’agit, surtout, de produits alimentaires bio. L’enjeu, ici, est d’associer le produit en question, dans l’image collective des consommateurs, à des termes génériques tels que : « bio », « naturel » ou encore « santé », le mettre dans le même panier ! Dans cette perspective, on peut, par exemple, miser sur la couleur verte dans les emballages, elle est associée à la nature et la vitalité, on y associe aussi des logos représentant des feuilles d’arbre afin de renforcer cette image du naturel. La typographie est généralement fortement soulignée. La matière de l’emballage joue un très grand rôle aussi, le berlingot carton kraft, avec ces couleurs naturelles, évoque grandement le « bio ». En plus de cela, le carton kraft non blanchi n’utilise pas de produits chimiques, ce qui ne fait que renforcer l’image du « bon pour la santé ». Opter pour des emballages recyclés peut-être une bonne idée, puisque vu comme plus en réconciliation avec la nature. Bien entendu, il ne faut pas oublier de mettre en avant la valeur nutritive de l’aliment, qui est après tout, la force du produit bio. Pour résumer : un emballage de produits alimentaires bio doit être simple mais élégant !
- Le service : pour mieux persuader le consommateur, l’emballage peut proposer des fonctionnalités comme le label d’inviolabilité dont on a parlé ultérieurement.
III) Techniques et matériaux d’emballage des produits alimentaires bio :
1) Les matériaux cellulosiques :
· Le bois :
Son usage est généralement limité à certains types de produits dans certaines circonstances. Le bois, faisant passer l’humidité, ne peut protéger son contenu de la moisissure. Cependant, il est préféré quand il est question de grandes quantités de fruits et légumes. Ainsi, on vend souvent ces derniers, dans les fermes bio, dans des caisses en bois.
· Papier et carton :
Le carton Kraft est très préféré pour emballer les aliments bio, surtout quand il n’est pas blanchi par des substances nocives. Les boites en carton sont employées pour emballer les fruits et légumes bio.
2) Le plastique :
Il se trouve que la niche de consommateurs visée par les vendeurs bio est la même soucieuse de l’environnement, chose qui ne facilite pas la tâche étant donné que le plastique reste la matière préférée des industriels de l’emballage, 84% des emballages pour produits bio sont en plastique. L’entreprise MIGROS exprime qu’il permet une bonne protection de la contamination des consommateurs trop tactiles quand il s’agit de choisir les fruits et légumes qui leurs plaisent.
Une autre entreprise « Honest Tea », qui produit des thés et boissons à base de fruits entièrement naturels, a préféré switcher des emballages à base de verre aux emballages en plastique, spécialement en polyéthylène téréphtalate PET.
3) Le verre :
En matière de neutralité par rapport au contenu, le verre se trouve être la solution la plus efficace. Il y a quasiment 0 passage de matière entre le verre et le produit. En plus de cela, le verre est l’une des matières les mieux recyclables. Si on recycle une bouteille de verre, on aura une bouteille de verre de même taille, même poids et même propriétés que la première. Dans plein de coopératives, les produits bio sont servis dans des bouteilles et des flacons en verre.
Quand la qualité du produit alimentaire n’est pas altérée par la lumière du soleil, l’emballage en verre se montre, de loin, la meilleure option. Ainsi, rien de mieux pour emballer les produits bio tels que : les compotes, les jus et les vinaigres, que le verre.
Le secret derrière l’efficacité du verre réside dans sa grande stabilité chimique, il fait preuve de neutralité par rapport au produit même quand le remplissage de celui-ci se fait à une température très élevée.
En plus de cela, le verre a le don de communiquer nombreuses qualités commerciales. Kolling, président de la société agroalimentaire « Solana Gold », s’exprime sur ces qualités : « une pureté perçue élevée et une pureté réelle, une longue durée de conservation, une bonne visibilité, une bonne présentation du produit. Il a une perception de valeur. Beaucoup de gens sont prêts à dépenser un autre nickel ou 10 cents pour un emballage en verre. Le verre est la Cadillac ! »
4) Les métaux :
Un autre matériau, au côté du plastique, fortement utilisé. Pour citer un exemple : depuis 2005, la société Del Monte s’est lancée dans la production d’aliments bio. Ainsi, concentrés de tomates et mais sont mis dans des boîtes en acier. Elles sont, aujourd’hui, l’un des moyens les plus sûrs et fiables pour envelopper les aliments.
Comme mentionné précédemment, la niche des consommateurs de produits bio est la même soucieuse de l’environnement. Bonne nouvelle ! puisque développement durable et boites métalliques vont de pair ! En effet, les boites en acier sont 100% recyclables et contiennent 24% de matière recyclée. De plus, il est extrêmement facile de récupérer ces boites parmi les ordures grâce au tri magnétique. On peut, ensuite, les réutiliser et, par la même occasion, faire des économies de matière et d’énergie.
Tandis que l’une des plus grandes barrières, par rapport aux produits bio, chez le consommateur est le prix, relativement, élevé, miser sur des emballages métalliques permet d’économiser sur le coût du produit, et donc le rend plus accessible.
Hormis les boites en acier conventionnelles, il existe d’autres emballages métalliques, tels que ceux des glaces, utilisés par la société « SheerBliss ».
"L'emballage métallique de notre crème glacée protège l'intégrité du produit. Lorsque l'air et les odeurs du congélateur d'un consommateur pénètrent dans un emballage en papier, il détruit le produit", s’est exprimé Barron, président de SheerBliss.
Conclusion :
L’emballage est l’affaire de beaucoup de réflexion, il demande autant d’investissement que le produit consommable, parfois même plus ! L’emballage raconte une histoire, il préserve l’identité de chaque marque, il est la couverture prometteuse d’un livre divinement délicieux !
Webographie et bibliographie :
· Le livre mondial des inventions édition : 1992
· Le cours d’emballage de la 1ère CI IAA IAV Hassan II
· http://gnitekram.fr/comment-habiller-le-bio/
· https://mescoursesenvrac.com/emballer-produits-bio/
· https://www.mizenbox.com/packaging-carton-personnalise/berlingot-carton/
· https://medium.com/@packagingdesignagency/tips-for-packaging-your-organic-products-ec8a9324a7ba
· https://fr.slideshare.net/vadimshvayko1/packaging-for-organic-foods
· https://www.freshplaza.fr/article/9128711/les-produits-bio-et-leurs-emballages-en-plastique/
· https://www.foodprocessing.com/articles/2006/085/
· https://g1alternative.com/2012/05/28/lemballage-alimentaire-historique-tendances-et-innovations/
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