Article paru dans "Sans dogmes" en 2018.
Il s’agit d’une interview accordée à l’écrivain Driss Jaydane, dans le magazine "Tel Quel", dont le livre Un nihilisme marocain sort très prochainement, et dans lequel il défend la thèse qui stipule que le Maroc traverse sa phase nihiliste.
L’auteur se base, pour tenir ses propos, surtout sur ses observations vis-à-vis de la société contemporaine marocaine. Selon lui le Maroc sort de la période de « société traditionnelle », dans laquelle tout n’est que certitudes dogmatisées. La tendance se dirige, depuis maintenant un siècle vers le questionnement de la nature des choses, nous sommes selon sa métaphore sur un sol friable en direction de la terre de nos futures valeurs.
Contrairement à sa définition commune, le nihilisme que connait le Maroc n’est pas une destruction des valeurs mais plutôt leurs inversions, un nihilisme que Nietzsche traiterait de passif.
Driss Jaydane considère que les élites des états se doivent d’incarner les valeurs convoitées par la société, car sinon nihilisme de cette dernière s’impose.
Le nihilisme, en Europe, est surtout apparu avec La mort de dieu de Nietzsche, c’est à dire la mort de tout dogme imposé par l’Etat ou la religion et qui serait nuisible au bon fonctionnement de la société, afin de repenser les bonnes valeurs. L’auteur compare La mort de dieu, dans le cas du Maroc, au salafisme intégriste, qui le qualifie d’ailleurs de néo-nihilisme.
Cependant Driss Jaydane ne pense pas que l’islam puisse nuire au nihilisme, et pense même, qu’au contraire il peut le servir en joignant leurs valeurs productives communes.
Commentaires
Enregistrer un commentaire