Article paru dans "Sans dogmes" en 2018.
L’article en question, paru dans le magazine TELQUEL, est écrit par Omar Saghi.
Hayat Belkacem est, ou plutôt était une jeune fille rêveuse d’accomplissements qui décida de migrer vers un pays plein de promesses de changement positif, mais son rêve ne la fit que conduire à sa perte en se faisant tuée par balles par la garde maritime marocaine. En cherchant la vie la pauvre trouva la mort ! Ce qui est intéressant à propos de Hayat, est que loin de l’idée stéréo typique du migrateur affamé et en détresse, qui représente l’espoir de toute sa famille pour fuir la misère, Hayat était une citadine et une étudiante à l’université ! Il n’est donc pas question du Maroc rural, pauvre et analphabète, mais bien de celui dont on attend des choses, le Maroc cultivé, urbain et féminin !
Dans son essai « La Ruée vers l’Europe », Stephen Smith rappelle une vérité simple : nous émigrons parce que nos horizons culturels et économique s’élargissent. Et donc plus une société est développée, moins ses gens cherchent à la fuir.
Le Maroc, intellectuellement parlant, rappelle la Tunisie à la fin de Ben Ali, contrairement à des idées reçus, la révolution tunisienne ne provient d’un échec économique mais d’une inadéquation dans les vitesses de développement des autres domaines sociopolitiques. Omar Saghi insiste sur le fait que l’économie ne supplée pas la politique, à quelques exceptions près.
Chaque fois que le Maroc avance d’un pas, chaque fois qu’il note un progrès, la classe moyenne urbaine, de plus en plus nombreuse, cherchera à être informée et faire partie des affaires du pays, ce qui menace le Maroc de devenir victime de son propre succès.
Omar Saghini conclue son article ainsi : « Hayat est vivante. Chaque jour, chaque semaine, à chaque rentrée universitaire, des milliers, des millions de Hayat vont réclamer non seulement un revenu économique, mais une place dans la collectivité, une parole, une représentation, bref un pouvoir » !
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